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L’ostéopathie et la cicatrice de césarienne

La césarienne : une intervention courante aux implications multiples

La césarienne est aujourd’hui une intervention courante, parfois pratiquée en urgence en raison de l’état de santé préoccupant du bébé. Elle peut aussi être planifiée lorsque le positionnement du bébé ne permet pas un accouchement par voie vaginale. Dans certains cas, elle est choisie pour des raisons esthétiques1, afin de préserver l'intégrité du vagin de la femme. Toutefois, cette intervention n'est pas anodine et peut avoir des conséquences bien au-delà de la simple cicatrisation de la peau de la cicatrice de la césarienne.

Une intervention qui affecte plusieurs couches de tissus

Lors d'une césarienne, le chirurgien traverse successivement plusieurs couches de tissus pour atteindre l'utérus et extraire le bébé. Les structures concernées incluent la peau, le tissu adipeux sous-cutané, l'aponévrose (membrane entourant les muscles abdominaux), le péritoine et enfin l'utérus lui-même. Contrairement à une idée reçue, les muscles abdominaux ne sont pas coupés mais simplement écartés pour permettre l’accès à l’utérus. Une fois l'intervention terminée, ces tissus sont recousus, mais leur cicatrisation peut entraîner des adhérences et des tensions, ayant des répercussions sur l'équilibre et le bien-être du corps.

Les adhérences : Un impact sous-estimé

Il est essentiel de comprendre que cette cicatrice, située dans la partie inférieure de l’abdomen, occupe une zone clé de notre corps au quotidien. Cette région constitue en effet un centre de stabilité lorsque l'on est debout et subit une pression importante en position assise. Une mauvaise cicatrisation ou la présence d'adhérences peut ainsi perturber l'équilibre postural et entraîner des douleurs dorsales, pelviennes ou abdominales, pour n'en nommer que quelques-unes.

Les adhérences cicatricielles peuvent limiter la mobilité des tissus environnants et entraîner divers troubles fonctionnels. Pour illustrer ce phénomène, imaginez une couturière réparant un trou dans un chandail : la zone recousue devient plus rigide et modifie l'élasticité du tissu affectant l'intégrité du chandail. De la même manière, une cicatrice de césarienne peut altérer la mobilité des organes internes et impacter le fonctionnement global du corps.

Ces adhérences de cicatrice de césarienne peuvent provoquer :

  • Des douleurs abdominales persistantes
  • Une sensation de tiraillement dans la zone pelvienne
  • Des troubles digestifs (ballonnements, constipation)
  • Des douleurs lombaires ou au niveau des hanches
  • Des troubles urinaires ou gynécologiques

Un diagnostic plus complet qu'une simple inspection visuelle de la ciactrice de la césarienne

Il est fréquent d'entendre dire qu'une cicatrice est "belle", ce qui sous-entend qu'elle est bien guérie. Cependant, l'apparence extérieure ne suffit pas à évaluer son véritable impact sur l'organisme. Une analyse approfondie est essentielle, comprenant une palpation minutieuse ainsi qu'un interrogatoire détaillé concernant les inconforts et douleurs ressentis au quotidien, tant sur le plan physique que fonctionnel. Cette évaluation permet non seulement de détecter d'éventuelles adhérences, mais aussi d'apprécier les répercussions fonctionnelles de la cicatrice.

Un suivi post-accouchement essentiel

Savez-vous qu'en France, la Sécurité sociale prend en charge jusqu'à 10 séances de rééducation périnéale réalisées par une sage-femme ou un kinésithérapeute spécialisé2. Pourtant, ici au Québec, un tel suivi reste rare. Bien souvent, on conseille simplement aux femmes ayant subi une césarienne d’éviter de soulever des charges lourdes pendant six semaines. Comment se fait-il qu'on recommande systématiquement de la physiothérapie après une fracture de la cheville ou même une simple entorse, mais qu’aucun suivi en thérapie manuelle ne soit proposé après une césarienne ?"

Un accompagnement en ostéopathie peut en effet prévenir et soulager de manière efficace les douleurs et inconforts associés aux cicatrices de césarienne. En agissant sur les adhérences et la mobilité des tissus, ces approches favorisent une récupération optimale et un bien-être accru après l'accouchement. L'ostéopathie cherche également à harmoniser les autres systèmes corporels affectés par la cicatrisation de la césarienne. De plus, elle peut vous enseigner des techniques pour travailler sur les adhérences de la cicatrice de manière autonome, contribuant ainsi à améliorer votre confort au quotidien.

L'ostéopathe offrira un traitement adapté peut aider à restaurer la mobilité des tissus, réduire les tensions et améliorer le confort global de la maman. Il est donc essentiel de ne pas négliger cette étape dans le processus de récupération post-partum.

En conclusion

La césarienne, bien que fréquente, est une intervention qui mérite une attention particulière sur le long terme. Si vous ressentez des douleurs, une sensation de tiraillement ou d'autres inconforts liés à votre cicatrice, n'hésitez pas à consulter un ostéopathe ou dans parler à tout professionnel de la santé spécialisé pour en connaitre son avis. Votre bien-être est essentiel !

  1. Chung, J. W., & Lee, Y. J. (2011). Development of postural control and postural control disorders in the elderly. PMC. Voir le site ici ↩︎
  2. Agence Régionale de Santé (ARS) Bretagne. (n.d.). Le parcours post-partum. Agence Régionale de Santé. Voir le site ici ↩︎
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Écrit par Samuel Brière
le 24 février 2025
Ostéopathe D.O.
Pour en savoir plus sur Samuel Brière
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