L’ostéopathie et la constipation

Le côlon, la fin d’un long trajet

Le bol alimentaire (c’est-à-dire la nourriture ingérée) subit de multiples transformations tout au long de son parcours dans notre tube digestif. Grâce au péristaltisme, un mouvement involontaire des muscles digestifs, il traverse environ 9 mètres de « tuyauterie » avant d’être évacué. Ce mouvement du péristaltisme peut être comparé à l’action exercée pour faire sortir la pâte dentifrice de son tube.

Tout au long de ce trajet, les aliments seront mastiqués, broyés, mélangés à la salive, avalés, aspergés d’acide gastrique, brassés, absorbés, puis finalement éliminés sous forme de selles pour ce qui n’aura pas été assimilé.

C’est dans cette dernière partie du tube digestif, le côlon, que l’organisme absorbe une partie de l’eau, ainsi que des électrolytes essentiels comme le sodium et le potassium. Le côlon joue également un rôle clé dans l’assimilation des acides gras à chaîne courte, produits par la fermentation des fibres alimentaires. Son bon fonctionnement est essentiel pour une évacuation optimale des selles.

L’état de nos selles : une observation précieuse

Savez-vous que la fréquence normale des selles varie entre 3 et 21 fois par semaine ? Ainsi, il n’y a pas lieu de s’inquiéter en se comparant aux autres. La constipation se manifeste plutôt par un changement dans le rythme ou la consistance des selles.

Elle peut survenir brutalement ou être précédée de signes annonciateurs, comme des ballonnements, des douleurs abdominales ou une sensation d’évacuation incomplète.

Pourquoi sommes-nous constipés ?

Différents mécanismes peuvent expliquer une tendance à la constipation. Un manque d’apport en eau ou une perte excessive de liquides corporels peuvent entraîner un assèchement des selles. Parmi les facteurs favorisant la constipation, on retrouve :

• Une alimentation pauvre en fibres
• Une hydratation insuffisante
• Une consommation excessive de diurétiques (thé, café, boissons gazeuses contenant de la caféine, alcool)
• L’allaitement
• Des menstruations abondantes
• Des pleurs excessifs chez les jeunes enfants

Quelles sont les conséquences de la constipation ?

Une stagnation prolongée des selles dans le côlon augmente la pression intra-abdominale, ce qui peut entraîner des douleurs locales, des ballonnements, voire une sensation d’inconfort général.

Si l’évacuation ne se fait pas correctement, la digestion en amont peut être perturbée, entraînant des symptômes comme des gaz, une sensation de lourdeur ou une perte d’appétit.

Par ailleurs, l’impact psychologique est à considérer : l’appréhension de ne pas pouvoir aller à la selle peut engendrer du stress, aggravant ainsi la situation.

Comment l’ostéopathie peut-elle aider en cas de constipation ?

L’ostéopathe réalise un bilan global pour identifier d’éventuels déséquilibres dans votre posture, votre diaphragme ou votre système nerveux. Si besoin, il pourra vous orienter vers un professionnel de santé pour une prise en charge complémentaire.

Techniques spécifiques sur le côlon et les intestins pour le transit

L’ostéopathe peut appliquer des techniques manuelles ciblées, comme le pompage ou la mobilisation du côlon et des organes de la sphère abdominale, afin de stimuler mécaniquement le transit.

Imaginez que vous arrivez à la fin de votre tube de dentifrice et qu’une seconde paire de mains vous aide à faire sortir la dernière portion restante. C’est un peu ce que l’ostéopathe tente de faire en appliquant des techniques spécifiques pour améliorer le péristaltisme et relâcher les tensions abdominales.

Action sur le diaphragme et la respiration

Le diaphragme et la respiration jouent un rôle clé dans le massage naturel des intestins. Ils agissent comme un piston qui presse et étire les organes du système digestif. Ce mouvement de va-et-vient, effectué environ 20 000 fois par jour, permet de faire progresser le bol alimentaire tout au long de son trajet jusqu’à l’évacuation.

Équilibrage du système nerveux

Le nerf vague est au centre de l’attention ostéopathique lorsqu’il s’agit d’équilibrer le système nerveux impliqué dans la digestion. Ces deux nerfs vagues, les plus longs du corps humain, partent du tronc cérébral et descendent jusqu’au fond du bassin.

Ne soyez donc pas surpris si votre ostéopathe travaille la base de votre crâne ou la région antérieure de votre gorge pour vous aider à soulager la constipation car il s’agit d'endroit clé de passage pour les nerfs vagues.

En favorisant un état de calme dans votre corps et votre esprit, votre transit intestinal fonctionnera mieux. Le stress, en effet, est contre-productif pour la digestion. Lorsqu’il place le corps en état d’alerte, il privilégie l’apport sanguin vers les muscles, le cœur et le cerveau, au détriment des organes digestifs.

Améliorer la vascularisation et le drainage lymphatique du côlon

Une mauvaise vascularisation ou un drainage inefficace des liquides peuvent perturber le transit intestinal. La gestion de l’eau dans l’évacuation des selles est essentielle : un excès de liquide donne des selles molles, tandis qu’un manque entraîne des selles dures et sèches, semblables à des crottes de lapin.

Travail sur les adhérences et tensions abdominales

Qu’elles soient dues à une chirurgie, au stress ou à des inflammations chroniques, les adhérences et tensions peuvent perturber le mouvement naturel des intestins. L’ostéopathe utilise des manœuvres douces pour redonner de la souplesse aux organes digestifs et libérer les tensions entravant le péristaltisme.

Amélioration de la posture et de la mobilité du bassin et des lombaires

La posture joue un rôle clé dans de nombreuses problématiques corporelles, y compris la digestion. Un bassin verrouillé par des positions assises prolongées ou des douleurs lombaires récurrentes peut créer des tensions affectant les organes digestifs.

En libérant les restrictions de mobilité du bassin et des lombaires et en améliorant la posture, l’ostéopathe réduit la compression abdominale, ce qui contribue à soulager la constipation.

Ce que vous pouvez faire en attendant votre séance d’ostéopathie

En attendant votre traitement, voici quelques conseils pratiques pour stimuler naturellement votre transit :

Respiration profonde et diaphragmatique : le diaphragme exerce une pression bénéfique sur les organes abdominaux, favorisant le mouvement intestinal.

Activité physique régulière : la marche, le yoga ou toute autre activité favorisant le mouvement intestinal peuvent améliorer votre transit.

Alimentation riche en fibres : consommez des fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses, tout en vous assurant de boire suffisamment d’eau pour éviter un effet constipant.

Plantes médicinales : certaines plantes, comme le psyllium ou l’aloe vera, peuvent être utilisées en complément pour améliorer la digestion.

Ces conseils sont d’autant plus efficaces lorsqu’ils sont mis en place de façon préventive. Il est préférable d’adopter une bonne hygiène de vie plutôt que d’attendre d’être constipé pour réagir !